User:Fama Clamosa/Schmerling Cave

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A sketch, partially a translation of the French article. Fama Clamosa (talk)

The Schmerling Caves, Engis Caves, or Awirs Caves are two caves south-west of Liège in Belgium; in Awirs near the Engis village. First explored by pioneering palaeontologist Philippe-Charles Schmerling in 1829, the caves have unearthed fossils from three individuals, one of which was the first Neanderthal fossil ever discovered.

Schmerling himself called the caves the "Engis Caves" (Caverne d'Engis)[1] because he reached them over the plateau des Fagnes in that municipality, but the caves are actually located in Awirs in the Flémalle municipality.

Discovery[edit]

Left: Entrance of upper cave under the plateau des Fagnes from which Schmerling climbed down to the cave:

We thus had to find a mean to examine the closest of these caves; using a rope, attached to a tree above, we were able to glide obliquely towards the first opening. [...] The first cavity is 5 metres wide and 6 metres tall at the entrance.

Right: Crumbled entrance of lower cave

The first Neanderthal skull was discovered near Engis in 1829 by pioneering palaeontologist Philippe-Charles Schmerling, prior to the official discovery in the Neander Valley in 1856.

Inspired by fossils given by local quarrymen, Schmerling began the excavation of some forty caves around Liège. Under layers of breccia, he found the fossil remains of sixty extinct animal species along with some human fossils and stone and bone tools in caves at Engis, Engihoul ("Lyell Cave"), Chokier ("Chokier Cave"[2]), and Fond-de-Forêt ("Walou Cave").[3]

Based on the narrowness of the frontal portion, Schmerling argued that this "the most perfect skull", belonged to "an individual of small intellectual development" and speculated on Ethiopian affinities. While other palaeontologists disagreed it resembled a "negro" skull, professor Spring at the University of Liège managed to complete the skull with detached fragments that Schmerling had found in the cave, so that it included the auditory foramen. Presented with a cast of this assembled specimen, British palaeontologist George Busk thought it could "be matched by the skulls of individuals of European race."[4]

Though Schmerling was convinced that he now held the proof of "high human antiquity", other contemporary scientists remained unconvinced.[3]

Engis 1 An intact skull cap of an under-aged Homo sapiens
Engis 2 A partial skull and maxilla of an under-aged Homo neanderthaliensis
Engis 3 Fragments of a cranium and postcranial bones
Engis 4 An ulna discovered by Dupont in 1872

[5]

Upper cave[edit]

The upper cave measures 5 m × 6 m × 17 m (16 ft × 20 ft × 56 ft) (WxHxD) and contains a small gallery. At the entrance, under 2 m (6 ft 7 in) of earth, Schmerling discovered:

  • a human incisor
  • a vertebrate
  • a human phalanx
  • remains of bears, hyenas, horses and ruminants
  • several triangle-shaped flints

Lower cave[edit]

The Engis 1 skull, now in Liège
Schmerling's cranial fossils
Center bottom: maxilla fragment of Neanderthal child (Engis 2)
Top: two views of the cranium of a H. sapiens

The entrance of the now collapsed inferior cave measures 4 m × 5 m (13 ft × 16 ft). A first chamber, 12 m (39 ft) deep, leads to a gallery with fossil-bearing soils. A second gallery contained 150 cm (59 in) long stalactites and a third ascending gallery opened to a second chamber filled with bones. Schmerling found:

  • bones of bears, hyenas, and rhinoceroses, some in one piece, some broken, all worn down by flowing waters
  • a large human incisive
  • a fragment from a maxilla with worn down molars
  • two vertebrates
  • a clavicle
  • fragments from a radius and a cubital bone
  • a metacarpal and several metatarsal bones
  • next to animal remains, a cranium from and adult individual lacking facial bones; now known as "Engis 1", considered the remains from a neolithic Homo sapiens
  • a cranium of a child, with molars still awaiting to brake through the gum and detached milk teeth. Fragmented cranial bones found near this cranium later showed a perfect match with it, and this assemblage became known as "Engis 2", the remains of a Neanderthal child. It was dated to 50–30,000 BP in 1936 and Neanderthals would have been called "Engis man", had this specimen been properly described and dated earlier. 19th century scientists were, however, a lot more interested in human affinities of Engis 1 and Angis 2 remained neglected for over a century, notwithstanding the cranium was reconstructed first by Antoine Frédéric Spring and then by F. Twiesselman.

See also[edit]

Notes[edit]

References[edit]

  • Lyell, Charles (1863). The Antiquity of Man. Retrieved December 2012. {{cite book}}: Check date values in: |accessdate= (help)
  • Murray, Tim (2007). Milestones in Archaeology: A Chronological Encyclopedia. ABC-CLIO. ISBN 9781576071861. Retrieved December 2012. {{cite book}}: Check date values in: |accessdate= (help)
  • Schmerling, Philippe Charles (1833). Recherches sur les ossemens fossiles découverts dans les cavernes de la province de Liège (in French). P.-J. Collardin. Retrieved December 2012. {{cite book}}: Check date values in: |accessdate= (help)

Quotes[edit]

Cavernes d'Engis[edit]

Section II.
Cavernes d'Engis


   A trois quarts de lieue au N.—O. de Chokier, se trouve l'endroit connu sous le nom des Awirs, situé au Nord derrière le village d'Engis. Vis–à–vis d'une ancienne exploitation de schiste alumineux, se trouve une colline calcaire très–escarpée, remplie de fentes et d'ouvertures, dont deux se présentent sur la partie supérieure de ce bord perpendiculaire ; mais on les voit sans pouvoir y atteindre de ce côté. Nous fûmes donc obligés de prendre un moyen pour examiner de plus près ces cavités ; à l'aide d'une corde, attaché au-dessus à un arbre, nous pûmes nous glisser obliquement vers le pied d'une ouverture. Un petit chemin s'étend à quelque distance, formé par le rocher qui avance assez pour qu'on puisse le longer. Du gazon et des arbustes se sont multipliés spontanément sure le roc stérile ; ils cachent en quelques endroits le précipice que l'on a devant soi.
   La première cavité est large de 5 mètres et haute de 6 à l'entrée ; la profondeur totale de cette cavité est de 17 mètres ; vers la fin voûte s'abaisse de plus en plus. Le fond, dans la partie postérieure, est peu couvert de terre ; une petite galerie existe à droite, et elle est parallèle à l'ouverture principale.
   La terre à ossemens, qui présentait les mêmes caractères que celle des autres cavernes, était très-abondante sur la partie antérieure, où elle avait 2 mètres d'épaisseur ; mais vers la partie postérieure, et dans la petite galerie latérale, il s'en trouvait peu.
   Les espèces recueillies dans cette cavernes sont :

   Une dent incisive, une vertèbre dorsale et une phalange d'homme, quelques restes d'ours, d'hyène, de cheval, et de ruminans ; plusieurs silex taillés en forme triangulaire.
   En se cramponnant aux parois du rocher, on descend de cette première ouverture dans une seconde, après avoir passé sur une pointe du rocher, en longeant un petit chemin, long de 17 mètres. L'entrée de cette caverne est haute de 5 et large de 4 mètres ; elle a, comme la précédente, vue sure le Nord. Elle se trouve à un mètre au-dessous du niveau de la première  près de l'entrée sont beaucoup d'arbustes qui ont crû naturellement, dans la terre à ossemens. La profondeur de la première chambre, qui est la principale, est de 12 mètres, sur une hauteur de 5 et une largeur de 4 ; près de l'entrée se trouve une séparation singulière, formée par le calcaire qui passe en ligne droite  en cet endroit la caverne est coupée en deux, en forme d'arcade. Dans le fond de cette chambre existe une galerie peu large qui descend à gauche, de sorte qu'elle décrit un demi cercle toujours en s'abaissant ; elle est remplie de terre contenant des ossemens. Bientôt on se trouve arrêté par le peu d'espace qu'offre ce couloir, qui finit par une petite ouverture dans laquelle on ne peut pénétrer. Au côté gauche de l'ouverture principale il y a une seconde galerie, où il est difficile de parvenir à cause de stalactites très–glissantes qui se trouvent à la hauteur d'un mètre et demi. Après avoir franchi cette entrée verticale, on se trouve sur le banc calcaire qui se dirige presque parallèlement vers l'entrée. On aperçoit à droite une ouverture qui conduit en sens opposé dans une petit galerie dont le sol monte vers le Sud, et au haut de laquelle se trouve une petit chambre dont le lit était jonché d'ossemens. Outre les stalactites qui se trouvent dans cette caverne, on rencontre dans la chambre principale une brèche osseuse ; elle est placée près de la galerie qui est dans le fond ; nous en parlerons avec plus de détails dans la description des ossemens humains.

   La terre à ossemens de cette caverne était en général très–sèche, ayant les mêmes caractères que celle des autres localités ; elle avait sur le devant une épaisseur de deux mètres et demi, et contenait des ossemens et des pierres arrondis et anguleuse sur toute la hauteur ; elle recouvrait dans la partie inférieure une terre argileuse plus ou moins compacte, reposant sur le fond formé par le rocher qui partout est très–inégal.
   Les ossemens provenant de cette caverne ont, en général, une teinte blanc jaunâtre, qui varie jusqu'au noirâtre ; quelques–uns sont entiers, plusieurs ont été cassés ; une très–grande partie porte á l'évidence les traces d'avoir roulé même pendant quelques temps avant d'avoir été déposés dans l'endroit où nous les avons recueillis. C'est entre autres de cette caverne que j'ai retiré des ossemens d'ours, d'hyène et plusieurs de rhinocéros, etc., qui m'ont démontré que ces os n'avaient pu y être déposés que par les eaux.
   Enfin, à droite, en entrant dans la seconde caverne, se trouve un galerie qui n'est qu'une continuation du calcaire qui se prolonge sous une voûte en cet endroit, et qui conduit dans une autre galerie, la plus longue de toutes, ayant peu de hauteur et de largeur.
   L'une et l'autre m'ont fourni des ossemens gisant dans la même terre que celle des cavernes voisines, mais moins nombreux que dans la seconde que nous venons de décrire.

Cavernes d'Engihoul[edit]

Section III.
Cavernes d'Engihoul


   L'endroit appelé Engihoul est situé sur la rive droite de la Meuse, à trois lieues au S.—O. de Liége. C'est la même banc calcaire qui, après avoir formé deux replis entre Flémalle et Chokier, traverse la Meuse pour en former un troisième en cet endroit. Plusieurs cavités plus ou moins vastes sont creusées dans cette colline&nsbp;; deux d'entre elles méritent spécialement de fixer l'attention.
   La première de ces cavernes est située sur le bord de la Mense á mi–hauteur de la colline, á 60 mètres au–dessus du niveau de la Meuse ; son ouverture regarde le Nord. Elle est très–petite, d'une forme triangulaire ; la base a 0,95 de largeur ; la plus grande hauteur est de 0.80.
   Comme elle est environnée de toute part de buissons épais, on ne voit l'entrée que lorsqu'on se trouve vis–á–vis. Il faut y marcher à reculons, et se glisser couché sur le ventre, jusqu'à une longueur de 3 mètres. On arrive dans une galerie longue de 7 mètres, où on peut se tenir sur ses genoux ; la plus grande largeur de cette partie de la caverne est de 3 mètres.
   Enfin, après être descendu à un mètre de profondeur, on se trouve dans l'endroit le plus large de ce souterrain, qui est en forme de chambre, ayant 5 mètres de large, 10 de long et 2 de haut. A gauche se trouve une petite galerie, qui s'étend en ligne droite, parallèle á l'entrée principale et á deux mètres de longueur ; le tout est rempli de pierres et d'une terre qui contenait quelques ossemens.
   Du même côté se trouve une deuxième galerie plus petite, remplie de même de terre et de pierres.

   C'est en remuant les pierres et la terre près de cette galerie que j'ai trouvé, à la profondeur de deux centimètres, un fragment de mâchoire inférieure d'homme ; plus bas et dans la même place, j'ai rencontré une brèche fortement adhérente aux parois du rocher, de peu d'étendue, et qui contenait une vertèbre lombaire d'homme, soudée aux pierres par une couche de stalagmites. Il est bon de remarquer que l'infiltration des eaux chargées de molécules calcaires n'a plus lieu dans cet endroit. A peu de distance de là se trouvait un fémur humain dégarni de ses extrémités, collé contre les parois et recouvert de part et d'autre par une couche de stalagmite, qui a même pénétré dans la cavité de cet os.
   Quelques phalanges, des os du métacarpe et du métatarse de noire espèce se trouvaient également disséminés dans cette terre, qui entourait et couvrait la bréche ; ayant les mêmes caractères que celle des autres cavernes à ossemens, c'est–à–dire d'être grasse au toucher et d'avoir une couleur jaune–grisâtre.
   Vis–á–vis de cette petite galerie, il en existe un autre qui se prolonge à trois mètres de profondeur, du Nord au Sud ; elle est un peu plus vaste que les deux dont nous venons de parler. Elle était remplie depuis le fond jusqu'à la voûte, de gros cailloux, cimentés ensemble ensemble par des stalactites ; le fond est couvert de terre jaunâtre, contenant des cailloux roulés de différentes dimensions, de pierres anguleuses, quelques os d'ours, de blaireau, du ruminans, etc.
   A côté de cette dernière galerie on en trouve un autre, qui a 1 ½ mètre de large à son entrée, sur une hauteur d'un mètre ; elle se rétrécit de plus en plus, á tel point, que sur la fin on ne peut y pénétrer même en se couchant sure le ventre ; cette galerie est longue de 11 mètres, et est en ligne droite avec l'ouverture principale.
   Le sol de cette galerie est recouverte d'une couche de terre jau–

nâtre ; on n'y voit pas de couche de stalagmite, la surface en est un peu durcie. Sous cette terre, se trouve une couche de stalagmite étendue d'un bout á l'autre, sur le fond de cette galerie qui est formé par le rocher ; elle ne surpasse guère l'épaisseur de 0,02 ; la texture est stratiforme et cristalline á se surface inférieure, d'une couleur blanche–grisâtre qui passe au jaunâtre ; sa partie supérieure est moins compacte, et d'une structure plus granulaire.
   Les parois de cette galerie descendent obliquement, de côté droit ; elles sont très–humides, ainsi que la terre qui les couvre, au contraire, du côté opposé, la terre et les parois sont très–sèches. A mi–longueur se trouve, du côté gauche, une ouverture allongée, qui correspond directement avec la galerie d'en bas ; vis–á–vis de cette ouverture, á la profondeur de 5 mètres, á compter de l'entrée de cette galerie, il existait un élévation dans le sol, occasionée par un renflement du rocher de ce côté  aucun accident n'avait produit cette élévation, et tout annonçait an contraire que la terre et les ossemens y avaient été amenés par les eaux, et que personne avant moi n'y avait pénétré.
   En remuant la terre, j'ai trouvé peu d'ossemens á l'entrée de cette galerie ; mais plus on approchait de l'élévation dont je viens de parler, plus le nombre d'ossemens augmenta. Ils se trouvèrent á différentes hauteurs et sur toute la largeur de la terre qui couvrait le fond ; l'épaisseur du limon était d'un demi–mètre ; il contenait une quantité de pierres anguleuses provenant des rochers environnans, dont plusieurs étaient arrondies ; de cailloux roulés, brisées formaient l'ensemble de ce mélange qui remplissait le fond de cette cavité.
   La plus grande partie de ces ossemens appartiennent á l'espèce humaine, sauf une petite quantité provenant de ruminans d'une forte taille ; mais ils sont trop mutilés pour pouvoir en déterminer

l'espèce. Des ossemens de glouton, de renard et d'oiseaux se trouvaient ensemble dans cette dernière galerie.
   Dans le ravin d'Engihoul qui se dirige du Nord au Sud, on remarque une grande irrégularité dans la direction des couches des collines calcaires qui s’élèvent des deux côtés, et dont le lied est baigné par un petit ruisseau ; en parcourant ce ravin on rencontre dans ces bancs calcaires, á différents hauteurs, plusieurs cavités, dont la plus grande partie ne contient pas d'ossemens. Celle qui nous a en fourni le plus grande nombre est une caverne située à deux cent trente pas derrière celle que nous venons de décrire. Elle se trouve à deux tiers de la auteur de la pente du rocher ; son ouverture est large, et regarde le S. E.
   La forme totale de cette caverne est allongée ; l'entrée est haute de 2 mètres sur une largeur d'un et demi. La première galerie tourne immédiatement à gauche ; elle est haute de deux mètres ; sa plus grande largeur est de 3 ½ sur une longueur de 9 mètres. Le jour y pénètre par une ouverture latérale située à gauche près de l'entrée.
   Le sol, qui consiste dans une terre jaune argileuse, contient beaucoup de pierres et d'ossemens ; il s'élève considérablement en pente rapide vers le milieu. En montant cette pente, l'on est bientôt obligé de se coucher sur le ventre, et en rampant de cette manière pendant un trajet de 3 mètres, on arrive dans un endroit plus large et plus élevé, où l'on peut aisément se tenir debout. C'est une seconde galerie qui s'étend à droite et à gauche en formant un angle droit avec la première, a, dans sa partie la plus élevée, une hauteur d'un mètre et demi, un largeur de 3, sur une longueur de 10 mètres. Le sol était assez égal, mais s'inclinant vers le côté droit ; la voûte descend aussi de plus en plus vers les deux côtés et vers le fond, qui se trouve vis–à–vis de l'entrée ; de sorte qu'en se couchant même sur le

ventre, on ne peut pénétrer dans les petites ouvertures latérales qui y sont au nombre de trois. Au côté droit de l'entrée de cette deuxième galerie se trouvent des ouvertures qui communiquent au jour, et ne présentent rien de remarquable ; elles sont d'une petite dimension, la plus grande a un demi–mètre de haut.
   La première galerie no contient aucune stalactite ; sur le devant on trouve une terre argileuse d'une couleur jaunâtre, qui repose sur le rocher, lequel forme partout le fond de cette grotte. Cette terre no contenait aucun ossement ; mais c'est dans l'élévation du sol, (que nous avons indiqué être composé de terre, de pierre anguleuses provenant du même roche, entremêlées de stalagmites, de stalactites brisées, et de quelques cailloux roulés), que nous avons retiré des ossemens fossiles, tous d'un aspect blanc, plus durs qu'à l'ordinaire, très–secs, recouverts en grande partie d'une couche de stalagmite.
   En remuant la terre, dans la deuxième galerie, il en est sorti une odeur fétide ; cette terre contenait beaucoup d'ossemens, et n'avait guère qu'une épaisseur d'un demi–mètre ; elle repose sur une espèce de gravier contenant des cailloux roulés, de quarz, de grès, et des pierres anguleuses. Cette deuxième couche de terre est plus dure que celle à ossemens. Il y a peu de stalactites sur les parois de cette deuxième galerie, et c'était vers les parois du fond que les os se trouvaient ça–et–là engagés dans une couche peu dure de stalagmite.
   En général, les ossemens fossiles étaient peu nombreux dans cette localité ; les débris d'ours d'un seul individu, appartenant sans contredit à l'espèce priscus, y avaient été conservés parmi les autres. Ce–pendant la position isolée, l'accès facile et l'entré spacieuse sont toutes des conditions favorables, pour que les espèces d'ours antidéluviennes aient pu habiter cette caverne. Les hypothèses sur l'habitation de ces êtres éprouvent donc par ce fait un nouvel échec, et l'opinion la plus admissible est encoe ici, comme ailleurs, celle que ces débris y sont été amenés par l'eau.

Caverne du Fond de Forêt[edit]

Section VI.
Caverne du Font de Forêt.


   A trois lieues de Liège, dans la direction de S.—E., est un joli vallon appelé Fond–de–Forêt, d'une l'argeur fort inégale, borné des deux côtés par des collines de schiste, de dolomie et de calcaire anthraxifère. Le ruiseau de Fond–de–Forêt, car c'est ainsi qu'on l'appelle, prend sa source dans les environs de Batice, et se jette dans la Vesdre au pont de Prayon. Sur la rive gauche de ce ruisseau on voit des fentes et des ouvertures dans un de ces bancs de calcaire anthraxifère qui se dirige du S.—O. au N.—E.
   L'extérieur des replis de cette colline montre en différens endroits des dérangemens dans l'inclinaison ; des masses plus ou moins considérables se sont détachées, et tantôt se soutiennent sur les flancs en forme de pyramides, tantôt se sont éboulées jusqu'en bas. les ouvertures s'y trouvent à différentes hauteurs, et tantôt ce ne sont que des fentes, tantôt de véritables cavernes.
   Ces ouvertures sont connues des habitans de l'endroit sous le nom de Trous de Sottais. Ils prétendent que jadis ces grottes servaient d'habitation à une espèce humaine d'une très–petite taille, Sottais, nains, pygmées, qui y vivaient de leur industrie, et restauraient tout ce qu'on déposait près des ouvertures, à condition que l'on y ajoutât des vivres. En très–peu de temps ces effets étaient réparés, et remis à la même place. La fable ajoute que, un jour, on déposa un pain dont on avait conduite, quittèrent leur demeure et se retirèrent dans un autre pays.

   Ces cavernes osnt, en général, assez élevées pour qu'un homme de la plus forte taille puisse s'y tenir debout, chose que l'on ignorait sans doute, avant l'invention de l'histoire des Sottais.
   Non loin d'une fabrique de canons de fusils, se trouve une caverne, dont l'ouverture est creusée à mi–hauteur de cette colline ; l'ouverture est large ; elle regarde l'Est ; la forme en est ovale, la largeur de la base est de 3 mètres, sur une hauteur de 2 et demi. La première galerie se dirige en ligne droite verse le S.—E., conservant sur toute son étendue, qui est de 19 mètres, la hauteur et la largeur de l'ouverture ; en quelques endroits seulement elle présente des enfoncemens latéraux ; la galerie a 6 mètres de large et 4 de haut. Près de l'entrée, à droite, on remarque une fente par laquelle on n'aperçoit aucune communication avec l'extérieur.
   Cette fente a servi de retraite aux renards ; on y reconnaît fort bien les impressions de leurs pates.
   Aucune stalactite ne recouvre les parois de cette première galerie. Le sol en est égal, formé par des pierres et une terre argileuse, sans être couvert d'une couche de stalagmites, et se lève en plan un peu incliné vers le haut. On est arrêté par les parois du roc ; là se trouve à gauche une ouverture qui conduit dans une seconde galerie plus ample que la précédente, et forme avec elle un angle droit. L'entrée a une largeur de 5 mètres et 2 de haut ; cette galerie est longue de 26 mètres, le sol en est aussi plus élevé, et présente un demi–mètre de plus à l'entrée ; il est inégal et glissant à cause des masses de pierres qui paraissent s'être détachées de la voûte ; la hauteur de cette seconde galerie varie de 2 à 4 mètres. Au milieu se trouve une fente, à gauche, qui traverse la voûte de droite à gauche en sens oblique, et se prolonge de manière qu'elle permet d'y pénétrer à une certaine profondeur, en franchissant un plan incliné et formé par des stalactites qui se trouvent au pied, et qui continuent à s'agrandir près de cette fissure.

   La voûte descend de plus en plus vers la bout et des deux côtés  partout se trouvent des pierres de différentes dimensions, qui augmentent la difficulté de pénétrer plus avant.
   C'est dans cette seconde galerie que les stalactites, de différentes formes, sont le plus abondantes ; un cône entre autre se trouve à droite près de l'entrée, il semble soutenir la voûte ; d'autres la tapissent sur toute la largeur et descendent sur ses parois. Elles abondent surtout près de la fente dont je viens de parler ; du reste, aucune d'elles ne présente cet aspect d'un blanc éclatant qui les caractérise ; leur couleur est d'un blanc sale grisâtre, et même leur cassure est souvent terreuse.
   C'est sur le sol de la grotte, et là seulement, que se trouve étendue la terre argileuse d'une épaisseur variable, qui contient les ossemens entremêlés de pierres de différentes dimensions, d'un à deux mètres cubes à un poing, appartenant pour la plupart au même rocher, et en général anguleuses ; néanmoins quelques–unes sont arrondies ou d'un côté ou en totalité ; plusieurs fragmens de silex et de cailloux de quarz s'y rencontrent. La terre à ossemens est assez meuble, repose sur une terre argileuse très–compacte, ou sur le fond qui est formé par le rocher, et entre des pierres de différentes dimensions ; cette terre, dont la couleur est d'un jaune grisâtre, est grasse au toucher ; quelquefois elle prend une teinte plus noirâtre prés des ossemens.
   Ce limon est, en général, recouvert d'une couche de stalagmite, plus épaisse surtout là où le roc a des fentes latérales et sur les côtés ; son épaisseur varie de quelques centimètres à deux décimètres ; la cassure est le plus souvent terreuse, tantôt lamellaire, et dans ces endroits elle est le plus épaisse ; elle prend l'aspect cristallin à sa face inférieure ; souvent elle couvre les ossemens immédiatement ; dans ce cas, la couleur est d'un jaune grisâtre, tandis quelle est, en général, d'un blanc sale. En certains endroits, cette couche de stalagmite est couvertee par la terre végétale, qui a été amenée par les fissures ;
c'est ainsi qu'à gauche, dans la seconde galerie, il se trouve une ouverture latérale, aujourd'hui remplie de terre végétale, qui en empêche l'entrée.
   Mes premières recherches faites dans cette caverne, m'ont fourni plusieurs ossemens étendus sur le sol, et même dans les parties les plus reculées, un squelette presque entier appartenant au loup, quelques ossemens de renard, de mouton et de chauve–souris ; ces derniers se trouvaient surtout dans les coins derrière les pierres. L'aspect de ces os, et la manière dont ils étaient dispersés, prouvaient à l'évidence qu'à une époque peu éloignée, ils y avaient été déposés par un accident quelconque ; il en est de même de quelques morceaux de fer, de poterie et de bois très–décomposé.
   Ecartant tous ces débris étrangers au but de mes recherches, j'examinai avec soin la première galerie, qui ne m'a présenté que quelques ossemens, nommément d'ours, d'hyène, de ruminans et de cheval, malgré les fouilles faites avec régularité.
   La seconde galerie m'en a fourni davantage, quoiqu'en général ils y soient rares ; un seul endroit néanmoins m'a fourni des dents de rhinocéros, de cheval, d'ours, d'hyène, de campagnol, de ruminans, etc. tous couverts d'une légère couche de stalagmite, et dispersés entre des pierres de différentes dimensions.
   C'est dans le limon même que j'en ai retiré le plus ; mais cependant en petit nombre, dispersés ça et là à différentes profondeurs, qui varient de quelques centimètres à 4 mètres et davantage ; on en rencontre de très–bien conservés ; d'autres, et c'est le plus grand nombre, sont très–mutilés et indéterminables. Aucun n'a été rongé  plusieurs fragmens ont les angles arrondis. Enfin, les os des extrémités, de forte dimension, ont été brisés, fendus, et se trouvent à côté de ceux qui ont conservé leurs plus petites éminences.
   L'état de conservation est très–différent ; plusieurs dents, qui ont conservé leur émail naturel, contiennent beaucoup de gélatine, et leur

pesanteur spécifique ne diffère pas beaucoup de celle des os récens ; d'autres trouvés dans le même endroit, à la même hauteur, sont décomposés, au point qu'ils tombent en poussière quand on les touche ; ils sont beaucoup plus légers, leurs cassure est plutôt terreuse que squalleuse ; d'autres conservent une certaine élasticité lorsqu'on les plie.
   Les os de chauve–souris, de taupe et des oiseaux que l'on y trouve, quoique plus bas que les os d'ours, etc. sont d'un degré de conservation rare.
   Un caractère qui est commun à tous, c'est de happer à la langue, caractère qui est en raison directe avec le degré de décomposition, dépendant d'une moindre présence de gélatine.
   Il est évident que les os d'une testure spongieuse, sont plus altéreś que ceux dont la texture est compacte, et ceux–là ont conservé leur émail.
   La couleur de ces ossemens fossiles est très–variable ; en général, dans cette localité, elle est noirâtre, néanmoins plusieurs sont d'un blanc jaunâtre, d'autres tachetés en noir ; enfin, quelques–uns sont noirâtres d'un côté, tandis que l'autre est jaune.
   J'ai remarqué que cette différence de couleur dépend de la présence de l'eau qui y a filtré ou qui y filtre encore ; ainsi en certains endroits où le sol est très–humide, ils présentent cette teinte noirâtre, tandis que ceux qui sont déposés dans les endroits plus secs conservent la couleur blanche dans la cassure.
   Plusieurs sont, en grande partie, revêtus d'une couche de stalagmite ; débarrassés du limon et séchés, il se fendent plus ou moins profondément sur toute leur surface ; d'autres se réduisent facilement en fragmens.

Des ossemens fossiles humains[edit]

Chapitre III.
Des ossemens fossiles humains.
Réflexions générales


   Réfuter les différentes opinions qui ont existé, et qui, de nos jours, existent encore sur la question de savoir, si l'on a trouvé réellement des ossemens humains á l'état fossile, ce serait répéter une foule des conjectures basées sur des cas incomplètement rendus ou mal observés.
   On a long–temps nié l'existence de ces ossemens, et on a soutenu avec chaleur, que jamais on n'en avait rencontré de notre espèce dans les couches régulières.
   Cette assertion appuyait l'hypothèse gratuite, que l'homme n'a paru sur la terre qu'à une époque où notre globe avait pris sa forme actuelle ; que, n'ayant point alors de données exactes sur les restes humains que l'on devait avoir trouvés avec ceux de l'ours, d'hyène, etc., soit dans les cavernes, soit dans les fentes, on en concluait que leur présence n'y est qu'accidentelle.
   S'il faut en croire ceux qui admettent que l'apparition de l'homme a eu lieu lorsque la forme de notre terre avait pris son aspect actuel, ce serait donc après la destruction de plusieurs espèces ; mais quoique MM. de Luc et Cuvier nient positivement l'existence des ossemens fossiles humaines, le dernier de ces savans ne conteste pas l'existence de l'homme à l'époque où des espèces gigantesques peuplaient la surface de la terre (1), lesquelles, lors de la dernière
(1) Cuvier, Discours préliminaire.

catastrophe, ont été totalement détruites. Mais si, d'un côté, nous savons que souvent les naturalistes ont été obligés de renoncer à des opinions erronées, dues à des relations fausses et à des descriptions fabuleuses ; d'un autre côté, nous ne nous étonnerons point de voir anéantir par de nouvelles découvertes faites dans les ossemens fossiles, des théories empreintes d'erreurs graves, et qui ont été trop long–temps en crédit.
   Ces erreurs ont été d'autant plus faciles à commettre, qu'il a fallu se déterminer d'après des restes le plus souvent mal conservés, provenant pour la plupart d'êtres dont les analogues nous sont inconnus. De là donc les erreurs, les relations bizarres, fabuleuses et idéales que l'on nous a données lors des découvertes d'ossemens fossiles.
   Mais une autre considération me semble mériter quelque attention. Je dirai que l'on a été inconséquent d'exclure les restes fossiles de l'homme, d'après le peu de surface que l'on a encore fouillé dans les cavernes, et, à plus forte raison, dans le terrain–meuble. Lorsque l'on aura exécuté des fouilles sur tous les points du globe que nous habitons, lorsque l'on y aura apporté tous les soins nécessaires, et quaucun reste n'aura échappé aux recherches, supposez qu'il ne s'y rencontre aucun os humain, alors nous serons en droit de nier l'existence de notre espèce à une époque très–éloignée.
   Mais conclure de quelques fouilles, faites le plus souvent au hasard, et même sur une petite étendue de notre globe, c'est, ce semble, trancher avec trop de légèreté une question singulièrement difficile.
   Quant aux cavernes que l'on a visitées jusqu'aujourd'hui, je suis porté à croire que l'on a négligé d'y recueillir quantité de restes autres que ceux d'ours, d'hyène ; et, à quelques exceptions près, il nous manque absolument des renseignemens complets sur les exploitations réguliers des cavernes, et tout nous prouve que jusqu'à présent, ces recherches ont été faites d'une manière très–inexacte.

   Du reste, ne perdons pas de vue qu'aussi long–temps que l'on n'aura pas exploité ces cavernes avec tous les soins possibles, en se rendant compte de la position et de l'état de ces ossemens, il serait presque absurde de conclure que l'on n'a pas retiré des restes fossiles humains.
   Pouvons–nous parvenir à connaître l'âge de l'espèce humaine? Ces restes, trouvés dans quelques cavernes, datent–ils de l'époque à laquelle ont été détruits l'éléphant, le rhinocéros, l'ours, l'hyène, etc. dont les espèces sont perdues?
   En abordant cette question, dont nous sentons toute l'importance, et dont, d'ailleurs, nous ne voulons que tracer ici les points les plus saillans, nous avouons que nous ignorons complètement l'époque précise où l'homme a paru sur le globe. L'histoire semble ici nous abandonner, et nous nous perdons dans la mythologie ou dans les diverses cosmogonies, aussitôt que nous voulons arriver à la solution de ce problème ; mais si l'antiquité ne nous a pas laissé des documens positifs à ce sujet, néanmoins elle nous instruit jusqu'à un certain point des progrès du développement intellectuel de notre espèce. Personne ne soutiendra, en effet, que l'homme primitif soit resté long–temps dans un état d'ignorance, qui le rapprochait de la brute, ne pourvoyant qu'à ses premiers besoins ; du reste, d'après l'historie, qui, pour le dire en passant, ne nous a laissé que des données vagues, incertaines, même contradictoires sur l'origine des premiers peuples, il nous semble impossible de soutenir que l'espèce humaine n'ait pas partagé, au moins jusqu'à un certain point, le sort des révolutions terribles qui se sont succédé avant les temps historiques.
   Toute tentative de l'esprit humain s'arrête là où des données positives sont refusées à ses recherches ; tout moyen cependant ne lui est point interdit ; il recourt à la loi des probabilités, et c'est par ces lois mêmes qu'il remonte souvent à la source des choses.
   Deux systèmes, diamétralement opposés, ont partagé les savans

sur la question de l'apparition de l'homme sur la terre. L'un l'admet à une époque un peu trop rapprochée, tandis que l'autre exagère peut–être sa haute antiquité. Quoique nous n'aimions pas à prendre parti dans cette controverse, nous ne pouvons cependant dissimuler que les deux hypothèses sont hérissées de difficultés.
   En effet, admettons que le berceau de l'espèce humaine ait été placé dans les Indes, et, ce qui est peu probable, que c'est d'un seul couple que sont provenues toutes les nations qui habitent la terre connue. Combien, dans ce cas, a–t–il fallu de siècles pour peupler ces contrées, là où l'homme a pris son origine, enfin pour s'étendre sur toute la surface? L'histoire ne prouve–t–elle pas que les premiers navigateurs ont rencontré dans tous les pays des habitans? Ces faits de l'antiquité de notre espèce. Les progrès dans les arts et les sciences, faits par tant de peuples différens, déjà même avant qu'ils fussent en rapport avec d'autres nations, la variété des cultes, qui sont toujours si lents à s'organiser, tout enfin nous oblige à considérer avec réserve la question de l'apparition de l'homme, quelques siècles seulement avant l'histoire connue. Combien, au reste, a–t–il fallu de siècles pour créer ces différens cultes, dont quelques–uns n'ont pas perdu, sur une grande étendue, la trace de leur origine, même dans les pays qui avoisinent l'Europe? Cela ne prouve–t–il pas que, dès la plus haute antiquité, ces peuples ont conservé, sans altération, les usages dus à leur première organisation civile ; or, si l'on réfléchit à la lenteur progressive du développement de l'esprit humain, on y trouvera une nouvelle preuve de son ancienneté, et quel que soit l'orgueil que nous inspirent les progrès toujours croissans de la civilisation , nous pouvons ignorer, dans ce siècle de lumières, que nous devons encore rougir de l'ignorance de la masse, qui a la prétention, mal fondée, d'être si instruite. Si nous appliquons ces considérations à la marche naturellement lente de la civilisation

chez les premiers peuples, dénués de notions et d'expérience pour guider leur pas, et forcés, pour ainsi dire, de marcher à tâtons, nous en conclurons que tous les calculs sont infructueux, et même impossibles, pour fixer l'âge de la race humaine.
   Les opinions des auteurs, nous ne l'ignorons pas, sont très–différentes sur l'origine de l'histoire. En résumé, personne n'est d'accord, et sous ce rapport, nous ne pouvons que nous borner à conseiller la lecture des ouvrages de MM. Belnstad, Krüger, Link, Cuvier et autres.
   En effet, nous n'osons point fixer l'origine de notre globe, d'après les idées abstraites qui ont existé à des époques déjà très–reculées. C'est dans le grand livre de la nature que nous devons puiser les lumières, lorsque l'histoire ne nous fournit que des données vagues et inexactes.
   Il en est de même pour l'origine des peuples; dans les premiers âges, c'étaient les seuls minstres des cultes qui possédaient quelques notions verbales, communiquées par leurs prédécesseurs, sur l'histoire de leur pays ; certes de tels renseignemens ne sont d'aucun poids pour l'étude des sciences physiques.
   Mais abandonnons le champ si vaste des conjectures, et reprenons ce point difficile des fossiles humains, qui ont fait l'objet de tant de discussions entre les hommes célèbres,, auxquels la science des fossiles doit à jamais son existence. Si ces mêmes auteurs ont reconnu et rectifié une foule d'erreurs, qu'ils ont eu le mérite de détruire, faut–il s'étonner que tout ne soit pas encore achevé? Plus que tout autre branche de l'histoire naturelle, celle des fossiles sera toujours, jusqu'à présent à l'observateur. De nouvelles découvertes seules peuvent nous donner des idées plus compleètes, et peut–être plus admissibles, sur l'état de notre globe avant la dernière époque.

   des hommes au niveau des connaissances géologiques doivent, plus que les autres, être dépouillés de préjugés ; il est incompatible avec l'étendue de ces connaissances de vouloir resserrer la puissance créatrice dans de certaines limites que nous ne pouvons fixer, et alors les erreurs ne proviennent que du manque d'observation.
   Nous possédons déjà des données assez importantes sur les ossemens humains pour en indiquer rapidement l'histoire.
   Esper, un des premiers qui ait visité la caverne si célèbre du Gailenreuth, avait déjà recueilli, parmi les restes d'ours, si communs cet endroit, et dans une des parties les plus reculées de cette cavité, un morceau de la mâchoire inférieure, et une omoplate humaine ; il est vrai qu'Esper, minstre protestant, no possédait pas les connaissances nécessaires d'anatomie comparée, pour ne point commettre des erreurs dans la détermination des os fossiles ; mais déjà à cette époque l'anatomie de l'homme était trop bien connue en Allemagne, pour que les amis de cet auteur eussent pu se méprendre sur les caractères si distincts de ces restes ; je suis même surpris qu'aucun auteur moderne n'ait fait mention de cette découverte des fossiles humains faite par Esper.
   Rosenmüller, ayant visité ces cavernes quelques années après, y a reconnu des squelettes humains entiers ; mais disposition régulière de ces restes lui a prouvé à l'évidence qu'ils y avaient été déposés par la main des hommes, par conséquent à une époque récente, qui ne nous intéresse point. Les squelettes humains de la Guadeloupe, d'après M. Cuvier, appartiennent aussi à une date récente.
    La question des fossiles humains a été examinée dernièrement en Allemagne et en France, avec plus d'attention ; on trouve des mémoires composés sur le sujet, par Peghoux. (Lecoq, Annales de l'Awergne. t. III, 1830 ; pag. 1–19, avec une note de Croizet) ;

par Boné (Férussac, Bullet. des Sciences natur., 1829); et les relations faites par M. Marcel de Serres n'ont pu donner des preuves positives touchant cette grande question. De nouvelles découvertes peuvent un jour décider, pour ces pays, ce que les ossemens humains ont été ensevelis à la même époque et par la même cause que ceux des restes des races éteintes.
   Nous trouvons en outre une notice dans le Journal de ;;. de Leonhard et Bronn (1), qui énumère plusieurs faits ; le jugement impartial de l'auteur nous paraît conforme à tout ce qui a été dit de plus raisonnable sur ces ossemens humains.

Des ossemens fossiles humains en particulier


   L'ordre de notre tavail nous prescrit maintenant de jeter un coup–d'œil à travers toutes les opinions divergentes, et d'exposer les fats les plus remarquables que nos avons observés.
   Outre les deux cavernes dont il sera spécialement question ici, quant aux ossemens humains, je connais encore deux localités qui m'ont déjà fourni des traces de la présence des restes de notre espèce ; mais je ne me prononcerai, à cet égard, que lorsque j'aurai étudié signeusement le gisement, et achevé les fouilles de ces cavernes.
   Les ossemens humains sont trop connus pour que j'aie besoin d'entrer dans la description détaillée de ces débris. Il est plus important de ne rien négliger sous le rapport de leur gisement, et d'abord j'observe que ces restes humains, qui sont en ma possession,

   Uber fossile Menschenknochen, eine Notiz von Herrn Hofrath Ch. Keferstein in Halle. Von Leonhard und Bronn Jahrbuch für mineralogie, Gegnosie, etc. 1831. Zweiter Jahrgang, erstes Quartal.–Heft. pag. 40–50.


   sont, comme les milliers d'os que j'ai exhumés depuis peu de temps, caractérisés par leur degré de décomposition, qui est absolument le même que ceux des espèces éteintes ; tous ont cassés, à quelques exceptions près ; quelques–uns sont arrondis, comme cela a souvent lieu dans les ossemens fossiles d'autres espèces.

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