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Spectrophotomètre à émission de flamme[edit]

Spectrophotomètre à émission de flamme

En chimie analytique, le spectrophotomètre à émission de flamme (Atomic emission spectrocopy en anglais ou AES) est une technique de spectroscopie atomique utilisée pour la quantification des métaux à l’état de trace ou non et est particulièrement utile pour l’analyse dans des matrices biologiques, tel que le sérum sanguin, l'urine et autres.[1]

Schéma d'un spectrophotomètre de flamme à pré-mélange

Explication des composantes de l’appareil[edit]

Injecteur[edit]

Nébuliseur d'un ICP ayant le même principe de fonctionnement que celui d'un spectrophotomètre de flamme

L’injecteur est la partie par laquelle l’échantillon est introduit. On parle d’un injecteur automatique lorsque l’on ajoute un carrousel et un programme de lecture automatique. L’injection se fait par un capillaire qui est relié au nébuliseur. Il forme un T et possède deux entrées: l’une d'elles sert à faire pénétrer le gaz comburant et la seconde sert pour l’introduction de l’échantillon. Comme il n'y a pas de pompe dans l'appareil, c’est l’effet Venturi qui introduit l’échantillon. Cet effet est dû à l’introduction d’un débit gazeux dans la première entrée et induit une pression négative dans la seconde entrée ce qui fait pénétrer le mélange aqueux dans l’instrument. La nébulisation dite pneumatique rend l'échantillon sous forme d'aérosol dû à la haute vélocité du gaz comburant.[2][3]

Chambre de nébulisation[edit]

La chambre de nébulisation est l'endroit où l'échantillon aqueux sera séparé en petites gouttelettes, étapes importantes pour la quantification des métaux. La chambre de nébulisation est présente pour un photomètre à émission de flamme ayant un brûleur à pré-mélange. La chambre peut contenir une bille d’impact et/ou des hélices. La bille d’impact est généralement conçue en téflon et est donc très résistante à la détérioration chimique. Elle peut aussi être conçue en verre, ce qui rend la bille plus dure mais toutefois moins résistante au résidus fluorés. Celle-ci est placée directement à l’entrée de la chambre de nébulisation, de manière à ce que les gouttes de l’échantillon entrant dans le système soient projetées et fragmentées en de plus petites gouttelettes. Les gouttes grossières sont acheminées hors du système par un drain, afin que seules les petites gouttelettes se rendent à la flamme. Il est estimé que 5% de l'échantillon atteint la flamme qui suit. On peut également avoir un système d’hélices. Ce sont des hélices qui tournent rapidement et qui empêchent le passage des plus grosse gouttes (>20μm) . Dans le cas d'un système à pré-mélange, les hélices servent également à bien mélanger les combustibles et le mélange analytique dans la chambre de nébulisation. Le fait d'avoir une bille d’impact ainsi que les hélices permet d’avoir un mélange et une détection optimale.[4]

Drain[edit]

Les grosses gouttes qui ne réussissent pas à continuer dans le système se retrouve dans le drain, qui se trouve au fond de la chambre de nébulisation. Le drain laisse place à un système de tube en «U» avant d'être relié aux rebuts. Dans ce système, un partie du liquide drainé reste dans la partie la plus basse du tube. Cela empêche les gaz explosifs de remonter dans les rebuts et de créer un possible accident.[3]

Tête du brûleur[edit]

Il existe 2 types de brûleur pour le photomètre de flamme à émission atomique. Le premier étant un brûleur à pré-mélange et le second étant un brûleur à combustion totale.[5][3]

Brûleur à pré-mélange[edit]

Dans un brûleur à pré-mélange, l’addition du comburant se fait dans la chambre de nébulisation afin d’optimiser le mélange combustibles/analytes. C'est le type de brûleur qui est le plus utilisé, car il permet une homogénéisation optimale et offre donc de meilleurs résultats.[3][5]

Brûleur à combustion totale[edit]

Dans le brûleur à combustion totale, l'appareil est différent, car il n'y a pas de chambre de nébulisation proprement dite. Il est composé d’un capillaire d’aspiration et de deux entrées de gaz (comburant et carburant). Grâce à l'effet Venturi, l’échantillon est aspiré vers le haut du capillaire, puis dans la flamme. En arrivant dans le haut du capillaire, l’échantillon contenu dans la matrice se fragmente en de petites gouttes qui peuvent ensuite se désolvater et s’atomiser dans la flamme. Contrairement à un brûleur à pré-mélange, tout l'échantillon est consommé par la flamme.[3][5]

Flamme et mélange gazeux[edit]

Le spectrophotomètre de flamme utilise un mélange gazeux pour entretenir une flamme, qui est la source d’excitation de l’appareil. Une caractéristique pour une bonne flamme est d’avoir un température assez élevée pour être en mesure d’exciter les ions métalliques qui proviennent de l’échantillon. Il est primordial d’avoir un bon système qui régularise le débit entrant du mélange gazeux, car une fluctuation peut entraîner un changement de température de la flamme et ainsi changer la quantité d’excitations de l’échantillon. Les résultats seraient biaisés.[6]

Propriété de quelques mélanges gazeux[6][edit]

Mélange gazeux Température d’ignition (°C) Température approximative de la flamme (°C)
H2 - Air 530 2045
H2 - O2 450 2660
H2 - N2O - 2690
Acétylène - Air 350 2400
Acétylène - O2 335 3140
Acétylène - N2O 400 2800

Ces mélanges gazeux procurent une température assez élevé pour exciter les ions métalliques. Par conséquent, un mélange offrant une température de flamme plus élevée sera plus susceptible d'exciter plus d'ions. Cela peut entraîner un limite de détection et de quantification plus basse, mais peut aussi augmenter la vitesse à laquelle l'instrument sature.[6]

Pourcentage d'excitation des métaux selon le mélange gazeux utilisé[6][edit]

Élément Acétylène/Air

(%)

Acétylène/Oxygène

(%)

Acetylène / N2O

(%)

Lithium 0,01 16,1 -
Sodium 1,1 26,4 -
Potassium 9,3 82,1 -
Rubidium 13,8 88,8 -
Césium 28,6 96,4 -
Magnésium - 0,01 6
Calcium 0,01 7,3 43
Strontium 0,010 17,2 84
Barium 1,9 42,3 88
Manganèse - - 5

- : Valeur non déterminée

Système de détection[edit]

Le principe de détection est comme pour plusieurs appareils. En émission de flamme, ce sont les photons émis par les atomes excités qui retournent à l’état fondamental qui sont mesurés. Les photons provenant des ions métalliques dans la flamme sont dirigés vers une lentille qui les convergera vers un monochromateur. Le monochromateur d’un photomètre de flamme est sous forme d’un filtre. Le filtre laisse passer la longueur d’onde désirée. C’est l’utilisateur qui choisit quel filtre il utilise, en fonction du métal qu’il veut analyser. Les métaux ont une longueur d’émission majeure propres à eux.[7][6]

Schéma d'un photomultiplicateur
Flamme aux couleurs du lithium

Tableau des longueurs d’onde d’émission majeur de certains métaux[8][edit]

Élément Longueur d’onde d’émission (nm) Couleur de la flamme
Sodium 589 Jaune
Potassium 766 Violet
Baryum 554 Vert
Calcium 622* Orange
Lithium 670 Rouge

*Le calcium émet une longueur d’onde à 423 nm, mais lors du processus d’atomisation, c’est majoritairement le Ca(OH)2 qui est excité et a une longueur d’onde d’émission de 622 nm.

La lumière passe ensuite au détecteur, qui est sous forme de photodiode et de photomultiplicateur. La lumière entrante excite un métal dans la photodiode qui expulse des électrons. Ces électrons sont attirés par un champ électrique vers une dynode. L’impact des électrons délogera deux autres électrons ou plus qui se dirigeront vers une autre dynode. Le phénomène se produit plusieurs fois dans le but d’amplifier le signal électrique. Les électrons se dirigeront vers le système de traitement des données.[8]

Principe[edit]

La méthode consiste à chauffer les ions métalliques d'un échantillon dans le but de capter les émissions lumineuses provenant de leur excitation à l'aide d'un détecteur. Ainsi, un système avec un gaz vecteur emporte l'échantillon nébulisé dans une flamme, où le processus d'excitation a lieu. Comme dans plusieurs méthodes analytiques, il doit y avoir un système d'étalonnage pour quantifier la présence d'un métal dans un échantillon.[2][4][5]

Principe d'atomisation[edit]

Processus d'atomisation et d'excitation d'un cation metallique

Prenons M comme le cation métallique et X comme son contre-anion. Le processus d’atomisation débute lorsque l’analyte nébulisé (MX- aérosol) entre dans la flamme contenu dans l’instrument. La première étape consiste à l’évaporation du solvant. La flamme fera complètement évaporer le solvant pour ne laisser que de fines particules de l’analyte sous forme solide (MX - aérosol solide). La deuxième étape consiste à la volatilisation de l’analyte solide. Par conséquent, l’analyte passera de l’état solide à gazeux (MX - gaz). À ce stade-ci, il peut se passer deux phénomènes. Le premier étant l’excitation de la molécule (MX*) et le second étant la dissociation du sel (M(g) + X(g)). À ce stade-ci, il est possible d'observer 3 phénomènes. Le premier est celui recherché, c’est à dire l’excitation du métal gazeux (M*). Le deuxième est l’ionisation du métal gazeux. Cela implique que le métal absorbe assez d’énergie lors de son excitation pour expulser complètement un électron de valence (M+ + é). À son tour, cet ion peut être excité (M+*). Le troisième est l’association du métal gazeux à un autre atome ou molécule sous l’état gazeux (ex. MOH). À son tour, cette molécule peut être excité (MOH*). Dans le deuxième et troisième cas, les longueurs d'onde d'émission sont différentes du premier cas, ce qui ne fait pas d'interférence. Dans certains cas, il est préférable de mesurer la longueur d'onde d'émission de l'ion excité ou de la molécule associé excitée, car le signal est plus intense. C'est le cas du calcium.[1][5]

Principe d'excitation d’une molécule ou d’un atome[edit]

Schéma du processus d'excitation d'un métal

Lors de l’atomisation d’un sel métallique, on observe l’excitation de celui-ci. Le phénomène se traduit par le déplacement d’un électron de valence vers une orbitale plus énergétique. Comme l’état excité est énergétiquement peu stable et que l’énergie fournie par la flamme n’est plus assez grande dû au fait que la molécule ou l’élément atomisé s’éloigne du point de chaleur maximal, l’atome retourne à son état fondamental. Le déplacement de l’électron vers son orbital initial engendre un dégagement d’énergie. Cette énergie est émise sous forme d’un photon, dont la longueur d’onde dépend du niveau énergétique de l’électron qui retourne à l’état fondamental. L’électron en question peut cependant passer à des orbitales intermédiaires avant de revenir à son orbitale initiale. Cela engendre l’émission de photons plus ou moins énergétiques.[1]

M(g) + Energie -----» M*

M* -----» M(g) + λ

Préparation de l’échantillon[edit]

Avant d’être introduit dans le photomètre de flamme, un échantillon doit être digéré. Ce terme signifie qu’il faut que l’analyte recherché soit sous forme ionique aqueux et pour ce faire, on utilise de l’acide. Il faut s’assurer que l’acide utilisé dissolve bien l’analyte. On utilise souvent l’acide nitrique, car c’est un acide mais également un oxydant capable de bien dissocier le métal voulu, dû à son potentiel d’oxydoréduction. On utilise aussi l’acide sulfurique, l’acide acétique, ainsi que l’acide chlorhydrique. Il faut faire attention car l’acide peut être corrosive également pour l’instrument. Il faut par conséquent s’assurer que la concentration de la matrice soit inférieure à 2% en concentration d’acide. Un autre étape pour la préparation de l’échantillon est la dilution. Il faut s’assurer que l’échantillon soit assez dilué et que sa concentration en métaux fasse partie de la courbe d’étalonnage.[8]

Cheminement de l’échantillon dans l’appareil[edit]

Grâce à une entrée d’air situé au début de l’instrument et à l’effet Venturi, l’échantillon est aspiré par le tube. L’échantillon est projeté sur la bille d’impact, ce qui créera de petites gouttelettes. Dans le cas d’un brûleur à pré-mélange, l’entrée des gaz se situe dans la chambre de nébulisation. Le gaz et les gouttelettes seront donc mélangés. Ce n’est pas la totalité de l’échantillon qui se rendra vers le brûleur. Le reste, soit les plus grosses gouttes qui se frappent sur les parois ou sur les hélices, iront dans le drain. Les gouttelettes iront dans le brûleur, où se trouve la flamme. À cet endroit, le mélange de gaz brûlera tandis que les ions métallique seront atomisés et passeront par le processus d’excitation. La lumière émise par le processus d’excitation sera dirigée vers une lentille qui les convergera vers le filtre. Le filtre, qui est choisi par l'analyste en fonction du métal qu'il veut quantifier, laissera passer la lumière à une longueur d’onde précise. Cette lumière atteindra un photodétecteur et photomultiplicateur pour ensuite afficher les résultats à un système de lecture.[8]

Compétition avec d'autres techniques instrumentales[edit]

Le photomètre à émission de flamme est moins utilisé, car les appareils d'absorption atomique offrent une meilleur précision et une limite de détection plus basse. Dans le cas d'un échantillon multi-élémentaire, les instruments avec source au plasma (ICP) sont plus efficaces. [7]

Avantages[edit]

  • Les longueurs d’onde utilisées pour l’analyse des métaux sont différentes et distinctes, n’engendrant pas d’interférence entre métaux[8]
  • Les gaz utilisés pour la flamme sont moins dispendieux que ceux d’un ICP qui fonctionne aussi par émission de flamme
  • L"appareil est utile pour les métaux ayant une température d'excitation relativement basse, soit les métaux alcalins et certains alcalino-terreux

Inconvénients[edit]

  • L'instrument peut être utilisé pour l’analyse d’un nombre limité de métaux, dû à la basse température de la flamme
  • L’appareil peut bloquer au niveau de l’introduction s’il y a présence de particules en suspension dans la solution analysée
  • Aucune possibilité de faire la lecture de deux métaux de façon simultané

Bibliographie[edit]

  1. ^ a b c Skoog, Holler, Nieman (2003). Principes d'analyse instrumentale. de Boeck. pp. 250–251. ISBN 2-7445-0112-3.{{cite book}}: CS1 maint: multiple names: authors list (link)
  2. ^ a b Robinson, Frame, Frame II, James W., Eileen M. Skelly, George M. (2005). Undergraduate instrumental analysis 6th Edition. Marcel Dekker Inc.{{cite book}}: CS1 maint: multiple names: authors list (link)
  3. ^ a b c d e Mavrodineanu, Boiteux, Radu, Henri (1965). Flame Spectroscopy. John Wiley & Sons Inc.{{cite book}}: CS1 maint: multiple names: authors list (link)
  4. ^ a b Wood Ewing, Galen (1997). Analytical instrumentation Handbook 2nd Edition, Revised and extended. Marcel Dekker.
  5. ^ a b c d e Charles K., Thomas J. Vickers, Wilson M. Gullick (1974). Instrumental Analysis. Harper & Row.{{cite book}}: CS1 maint: multiple names: authors list (link)
  6. ^ a b c d e H. Williard, L. Merrit, A. Dean, A. Settle, Hobart, Lynne, John, Frank (1988). Instrumental Methods Of Analysis. Wasworth Inc. ISBN 0-534-08142-8.{{cite book}}: CS1 maint: multiple names: authors list (link)
  7. ^ a b Skoog, Holler, Crouch, Douglas, James, Stanley R. (2007). Principes of Instrumental Analysis 6th Edition. Thomson Brooks/Cole. ISBN 978-0-495-01201-6.{{cite book}}: CS1 maint: multiple names: authors list (link)
  8. ^ a b c d e "Flame Photometer Models PFP7 and PFP7/C" (PDF). www.jenway.com. 2017-10-21.