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User:Olivier/Worksheet/Couvent des Ursulines de Pertuis

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Couvent des Ursulines de Pertuis aka. Couvent d'Ursulines Sainte-Ursule (data) is a former Ursulines monastery in Pertuis, Vaucluse, France.

History[edit]

Mérimée

  • Couvent fondé en 1628, prospère jusqu'à la Révolution ; vendu par lots en 1793, partiellement détruit depuis
  • Localisation: Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Vaucluse (84) ; Pertuis ; rue Colbert

Archives départementales de Vaucluse

A la première page du "Raportoire des papiers des archives" conservé dans le fonds des Ursulines de Pertuis, est donné ce récit des débuts de leur fondation :

"Jésus Maria Joseph

Notre monastère a été établit en simple congrégation dans cette ville l'an mil six cent vingt huit. Nous n'avons pas eu des lettres patentes du roy mais en l'année 1655 sa Majesté nous établit et assura dans notre monastère et dans la possessions [sic] de nos revenus par la quittance du trésor royal pour les droits d'amortissement, vérifiées par la cour du parlement suivant l'arrest du premier octobre 1663.

En l'année 1645 notre St Père le pape donna une bulle pour notre établissement en religion régulière. La révérende mère Séraphique de Labia et la mère des Sts Innocents de Gui vinrent d'Avignon du couvent des Ursulines royales pour recevoir en religion touttes [sic] nos mères et sœurs congrégées qui firent leurs vœux de pauvreté, chasteté et obéissance sous la règle de St Augustin et des constitutions bien approuvées qui nous obligent à l'éducation des jeunes filles et de demeurer en cloture y vivre en communauté régulière sous l'authorité et obéissance de nos seigneurs les archevêques d'Aix."

Le 15 octobre 1628, le conseil de ville de Pertuis délibérait d'établir une maison de la congrégation des vierges sœurs de Sainte-Ursule. Le même jour, les sœurs Sibylle de Vincent, Catherine de Veteris (data) et Antoinette de Marguerit de la congrégation des vierges de Sainte-Ursule d'Aix, placée sous la direction de l'Oratoire de Jésus, prenaient en location une maison, située quartier de Lambert pour une durée de trois ans. La nouvelle congrégation, dans la dépendance des maisons de l'Oratoire d'Aix et de Pertuis, était aussitôt mise sous la conduite de la mère Catherine de Veteris du Revest.

En 1635, sous la pression de l'évêque, la maison d'Aix passa sous le régime de la clôture avec l'assistance des Jésuites. Catherine de Veteris et Anne de Joannis, sorties de cette maison pour fonder celle de Pertuis prirent les dispositions nécessaires à la restitution de leurs dots pour demeurer à la tête de la seconde maison restant sous la direction spirituelle des prêtres de l'ordre de l'Oratoire. De l'inventaire des papiers cité plus haut, on peut déduire que le couvent de Saint-Sébastien d'Aix tenta d'entrainer la congrégation de Pertuis sur la voie de la réforme régulière que celle-ci n'adopta pourtant qu'en 1645, aidée par le couvent des Ursulines royales d'Avignon dont elle adopta les règles et prit le titre de "la Présentation Notre-Dame". Plusieurs réceptions illustrent en 1636 une préférence accordée à la forme congrégée par les familles, telle la sœur de Cariolis quittant la maison d'Aix, où elle avait été reçue en 1631, pour celle de Pertuis et deux jeunes filles originaires d'Aix entrant directement dans cet établissement.

Au premier numéro du même registre un document, aujourd'hui perdu, est enregistré sous cet intitulé narratif : « L'an 1640 les religieuses se réfugièrent à Cucuron à cause de la peste qui désoloit la ville de Pertuis, c'étoit le 12 mai .»

Au terme des trois années de location au quartier Saint-Lambert, au mois d'août 1631, les sœurs de Sainte-Ursule achètent, à la bourgade, au sud de la ville, une première maison avec cour, jardin et passage, autour de laquelle elles vont, de proche en proche étendre leur propriété, construire leur mur d'enceinte et les bâtiments de leur couvent.

Dans la décennie 1630, les travaux se concentrent sur la clôture et des aménagements succincts ; les sœurs s'assemblent régulièrement "à la tribune de l'église et même au "réfectoire ou tribune de l'église servant de parloir".

Après l'épidémie de peste, les premiers actes concernent les achats de matériaux en lien avec la construction de la fontaine. L'adduction de l'eau depuis la source de Saint-Clair vers le monastère opposera les Ursulines aux Capucins dans le dernier quart du XVIIe siècle et aux consuls de la ville dans le premier quart du siècle suivant..

Le 12 mai 1643, la pose de la première pierre de l'église ouvre le grand chantier du couvent.

L'église paroissiale Saint-Nicolas de Pertuis conserve un tableau de Jean Daret, daté de 1648, réputé être la Présentation commandée par les Ursulines de Pertuis à l'occasion de leur claustration.

Le reste du décor et du mobilier de l'église sont mis en œuvre dans la décennie 1660. Au centre du plafond ou lambris donné à prix-fait au menuisier Armedy le 3 septembre 1663, le peintre Honoré Gourret s'engage à réaliser trois tableaux, par contrat du 22 septembre suivant. Un tableau ovale représentant en perspective l'Assomption de la Vierge entourée d'anges avec les apôtres autour de son tombeau. De part et d'autre de cette première toile, deux tableaux ronds, le plus proche de l'autel figurant la Nativité de Notre Seigneur, le second du côté de la porte représentant une Annonciation de la Vierge avec le Père Éternel et l'Esprit Saint dans une nuée. Un saint Augustin et une sainte Ursule seront également peints pour être posés sur les portes, de part et d'autre de l'autel. Des œuvres de ce peintre aixois sont connues ou documentées dans les églises de Cucuron [de] et de la Tour d'Aigues [de].

Le tabernacle de bois de noyer commandé à la même époque à Joseph Bertrand, sculpteur de Pertuis, fut doré par Jean Gacon qui en signa le contrat le 15 avril 1665.

Le couvent des Ursulines de Pertuis, au diocèse d'Aix, dans le royaume de France, répond à l'enquête diligentée par la Commission des secours instituée par un arrêt du Conseil du 19 avril 1727, à la demande de l'assemblée du clergé de 1725. Sa mission est d'examiner la situation morale et financière des communautés religieuses féminines et de proposer au roi des mesures arrêtées au Conseil des dépêches. L'état dressé à l'occasion révèle une communauté composée de trente-deux religieuses professes, deux novices, deux postulantes, cinq converses et deux tourières, qui emploie deux servantes à gages et un jardinier et qui veille à l'éducation de quatorze pensionnaires.

La vie de ce monastère prospère s'achève avec la Révolution française. Il compte encore treize religieuses de chœur, deux sœurs converses et une tourière qui, le 31 janvier 1791, déclarent toute vouloir demeurer dans leur couvent. Leurs biens saisis sont mis en vente en 1792. Le 28 janvier 1793, l'ensemble des bâtiments du couvent et ses dépendances, estimé à la somme de seize mille livres est finalement adjugé à un groupement de sept acquéreurs au prix de vingt-trois mille livres.

Bibliography
  • Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France. Vaucluse. Pays d'Aygues, cantons de Cadenet et de Pertuis, Paris, Imprimerie nationale, 1981, p. 507, fig. 619-620.
  • Geraud (Marthe), sœur Marie du Saint-Esprit. Aux origines des Ursulines en France. Compte-rendu de recherches. Lyon, 1999-2000, cahiers avec bibliographie.
  • Gueudré, mère Marie de Chantal, Histoire de l'ordre des Ursulines en France, 2 vol., Paris, 1958-1960.
  • Sarre, Claude-Alain (1997). Vivre sa soumission, l'exemple des Ursulines provençales et comtadines, 1592-1792 (in French). Publisud. ISBN 2866007999.

ART: « PRÉSENTATION DE LA VIERGE AU TEMPLE » DE JEAN DARET

Cette toile est l'œuvre de Jean Daret. Elle a été peinte en 1648 et s'intitule Présentation de la Vierge au Temple. Elle est conservée à l'église St Nicolas et nous vient du maître autel du couvent des Ursulines de Pertuis (dont on peut voir les traces rue Colbert).


Catherine (de Veteris du Revest) de l'Incarnation (data) (1602-1689 ?) ursuline (3), née à Aix, morte à Pertuis. D'Aix, elle avait dû faire un petit voyage à Tarascon, et voilà pourquoi, au jour de la fête de sainte Marthe, Catherine imaginait certains actes d'humiliation, « comme de se faire considérer comme la Tharasque, et avoir obligé ses soeurs de lui jeter de l'eau bénite comme sainte Marthe en jeta à ce monstre pour le faire crever » (4). Autre mise en scène moins exclusivement provençale : « Les derniers jours du carnaval, elle venait au réfectoire avec un manteau de pourpre, les mains attachées avec une corde, se faisant tirer par une autre corde, qu'elle avait passée au col, par une tourière, et demeurant droite cependant que les soeurs dînaient... Et, comme la communauté sortait de table, elle se mettait sur la porte et commandait, étant supérieure, en vertu d'obéissance, à chacune de ses soeurs de lui cracher au visage, ce qu'elles étaient contraintes de faire » (1). La vie de Claude Martin nous a déjà donné l'occasion de proposer quelques remarques sur les pratiques de ce genre, alors très répandues, notamment chez les carmélites (2). La Mère du Revest compliquait encore d'une façon plus que répugnante cet exercice dramatique. Nous trouvons par bonheur, dans ce même livre, un miracle ingénu, qui nous fait oublier, non pas certes la Tarasque, mais tels autres détails que ni le français ni le latin ne sauraient aujourd'hui traduire.
Une des ursulines de Pertuis, la sœur Françoise Garelasse, « ayant une aposthume au sein, qui lui causait une très sensible douleur, sa supérieure lui avait commandé de faire voir son mal au chirurgien de la maison. Toute saisie du déplaisir d'être obligée de découvrir son sein à un homme, elle s'adressa à son saint ange, le soir, avec ces paroles : « Mon bon ange gardien, faites de grâce vous-même l'office de chirurgien ; s'il vous plait, ouvrez mon aposthume... » Et, par une simplicité et une confiance innocente, elle mit un ganif sur la table, et elle se coucha. Elle n'eut pas commencé de dormir qu'elle ressentit comme un coup de lancette, et, s'éveillant, elle trouva son aposthume ouverte, le ganif plein de pus, et elle-même soulagée de ses douleurs; racontant le lendemain à ses soeurs la grâce qu'elle avait reçue de son saint ange (3). »

(3) Vie de la V. Mère Catherine de l'Incarnation de Veteris du Revest, religieuse ursuline... au monastère de la ville de Pertuis..., par Messire Gaspard Augeri, 1672.
(4) Ib., p. 229.
(1) Vie, p. 247.
(2) Il y a aussi un exemple tout semblable dans la vie de la Mère Agnès Dauvaine.
(3) Vie, p. 101.

C'est Aix-en-Provence qui a établi la congrégation de Pertuis en 1628, à la demande des consuls, en y envoyant quatre ursulines accompagnées du père Mérindol, de l'Oratoire, et gouvernées par Catherine de Vetéris du Revest (1602-1659) [88] qui rappelle, par de nombreux traits, Lucrèce de Gastineau (data).

Son fiancé mort à la guerre, Catherine a décidé à 18 ans « de n'aimer jamais rien de mortel et de s’attacher à Dieu seul » [89] et est entrée chez les Ursulines d’Aix où, assistée du père Génesi, de l'Oratoire, elle fait sa profession en 1622. Pendant six ans, elle s'y occupe des pensionnaires et fait aussi « la doctrine : les dames et les grandes filles se pressoient pour venir l'entendre dans une grande sale de la maison destinée pour cela ».

En 1628, elle va donc établir Pertuis, dont elle est continûment supérieure pendant 16 ans. Elle y « ouvre les classes » et, ici encore, fait « la doctrine dans une sale de la maison et tient la direction des âmes ». C'est aussi une mystique qui a « des liquifactions amoureuses », écrit : « O quels flambeaux pour me convertir en une fournaise d'amour ! » et s'entoure de « haire, cilice, ceinture de fer, disciplines garnies de rosettes de fer ». Son biographe nous précise que son zèle lui fît refuser longtemps la clôture (c'est en effet l'avant-dernière des vingt et une transformations dans la région étudiée) « par crainte qu'elle ne fust destournée par la rigueur des Règles religieuses de continuer la charité qu'elle practiquoit avec tant de soin pour l'éducation des jeunes filles et pour l’instruction de toutes celles de son sexe ».

Finalement, en novembre 1644, Catherine, suivie par ses vingt-huit compagnes, adresse une requête au vicaire général d'Aix, le siège vacant, pour « se vouer à Dieu par les voeus de religion pour vivre dans une plus grande perfection (...) et faire venir des religieuses qui sont establies dans la ville d'Avignon sous le tiltre de la Présentation »[90].

Elle est congrégée d'Aix — Pertuis est dans le diocèse d'Aix et à vingt kilomètres d'Aix — mais elle souhaite s'affilier à Avignon qui est soixante kilomètres plus loin, ce qui peut paraître curieux. L'explication est à trouver sans doute dans le fait qu'Aix s'est cloîtrée en 1634 sous la pression de l'archevêque, avec l'assistance des Jésuites et contre la volonté des Oratoriens, alors qu'Avignon-les-Royales est toujours sous la direction spirituelle des Oratoriens dont le supérieur général vient de publier, en 1643, les règles à suivre par les Ursulines de la Présentation (cf. supra). Ce qui confirmerait cette hypothèse, c'est qu'après accord du vicaire général d'Aix, ce sont les oratoriens Jean Cabassut (1605-1685)[91] et François Clavel qui vont assister et suivre, pas à pas, les Ursulines dans le processus de claustration, de fin 1644 à février 1646 [92]. L'examen des ursulines a lieu en décembre 1644 par un prêtre désigné par Aix ; le 13 janvier 1645, arrivent deux Royales, dont Catherine de Labia que nous avons déjà vue à Carpentras en 1631-1632 et qui est aussitôt nommée supérieure de Pertuis ; un verbal de la clôture matérielle des bâtiments est dressé le 1er février 1645 et le noviciat peut alors commencer ; un nouvel examen « pour estre receues à la profession » est demandé par le père Cabassut et a lieu en janvier 1646.

Enfin, le 4 février 1646, Catherine et ses compagnes prononcent leurs trois voeux solennels en la forme requise, devant de nombreux notables de Pertuis, appelés en témoins (consul, juge royal, conseiller du roi, écuyer, etc.). Catherine de Vetéris, devenue mère Catherine de l'Incarnation, devient alors l'assistante de la mère Catherine de Labia et elles resteront en charge des mêmes offices jusqu'à la mort de Catherine de Vetéris, au printemps 1659.

88. Pour Catherine de Vetéris et la communauté de Pertuis, voir aux Arch. dép. de Vaucluse (3E 56/792-802) les minutes du notaire H. Moutte (1629-1645), dépouillées par le Dr Marsily, et, pour la communauté d'Aix, aux Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, surtout 83 H 1, fol. 109 et sq. Par ailleurs, Catherine de Vetéris est, avec Jeanne Rampalle, la seule ursuline provençale qui ait eu un biographe, le père Gaspard Augeri, Vie de la Mère Catherine de Vetéris du Revest, Aix, 1672, dont les éléments sont repris dans Pommereu, Les Chroniques de l'ordre, op. cit., t. II, p. 414.
89. Les citations présentées ici et relatives à Catherine de Vetéris sont extraites du livre de G. Augeri, op. cit., p. 32, 146, 175, 194, 208, 232 et 256.
90. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 1 G 445.
91. Une biographie assez détaillée de cet oratorien connu se trouve dans La Bibliothèque oratorienne des pères E. Cloyseault et A.-M.-P. Ingold, Paris, 1880, t. III, p. 29-56.
92. Ce processus est le plus détaillé que nous connaissions, grâce à de nombreuses pièces de novembre 1644 à février 1646 conservées aux Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 1 G 445.

Further reading[edit]

  • A travers ses rues, Pertuis se raconte, Marie-Thérèse Fouilhé

External links[edit]